samedi 15 octobre 2016

Participation à la synthèse de l'enquête sur l'insertion professionnelle des archivistes, au siège de l'AAF, le jeudi 13 octobre 2016

Nous avons bravé le froid et la pluie pour nous rendre le jeudi 13 octobre 2016 au siège de l'AAF, Association des Archivistes Français, 8 rue Jean Marie Jégo à Paris, où a eu lieu une journée organisée par la Cofem, la commission formation-emploi-métiers de l'AAF, et dont l'objectif principal était la présentation de la synthèse de l'enquête réalisée en 2015 sur l'insertion professionnelle des archivistes.
Ce travail fut mené par trois associations du Collectif A8 : l'AedAmu (Aix-Marseille Université), l'ADAL (Université Lyon III) et l'ADEDA 78 ( Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), en lien avec la Cofem.

En effet, depuis sa création en 2003, le Collectif A8, qui regroupe les associations d'étudiants et diplômés en archivistique, tente notamment de soutenir l'insertion professionnelle de ses adhérents.

C'est pourquoi en 2005 et 2009, deux enquêtes ont déjà été menées afin de faire le point quant à l'entrée dans le monde du travail de ses adhérents.

Cependant, en 2015, la Cofem s'est jointe au collectif afin de produire une enquête plus poussée et à plus grande échelle. Le public visé est élargi à l'ensemble des archivistes et non plus seulement aux seuls adhérents. Les personnes issues d'autres formations que ces masters ont alors pu répondre à cette enquête. Cela permettait de témoigner de la diversité des parcours, des pratiques et conceptions de la profession.
La Cofem et les associations on travaillé en étroite collaboration de la conception du questionnaire jusqu'à sa diffusion, son dépouillement, l'exploitation des données et la rédaction des analyses ayant servi à la synthèse que les trois associations ont présenté aux personnes présentes lors de cette journée du 13 octobre. Les représentants des différentes associations membres du Collectif A8, des responsables pédagogiques de masters archivistiques (Mulhouse, Paris VIII, Lille notamment), la directrice pédagogique de l'EBD (Ecole de Bibliothécaires-Documentalistes), un professeur de l'INP (Institut National du Patrimoine) ainsi que trois membres de l'AAF étaient présents.

Cette enquête réalisée en 2015 a permis de collecter 685 réponses de professionnels des archives. Si 999 ont répondu, seuls les questionnaires complets ont été pris en compte.
Je ne présenterai pas ici dans le détail toutes les données récupérées et recoupées. Je vous donne la possibilité de télécharger la synthèse ici : http://adeda78.journaldunarchiviste.fr/wp-content/uploads/2016/09/CollectifAAF_Enquete_insertion_pro_synthese_finale_20160908.pdf

Cependant, je vais reprendre quelques chiffres et/ou tendances qui nous ont semblé particulièrement importants.

  • Un premier thème de l'enquête invitait à renseigner son parcours avant sa formation en archivistique :

- Les réponses ont permis de mettre en avant que la majorité de ces personnes possédaient déjà un bac + 4 ou 5 années d'étude avant d'entamer leur formation en archivistique. Les candidats avaient donc le plus souvent des connaissances et un niveau de qualification élevés.
- De plus, l'Histoire est la formation initiale la plus représentée. 475/568 personnes ont répondu avoir suivis un cursus dans cette matière avant de commencer leur formation en archivistique. les responsables pédagogiques ont insisté sur la nécessaire ouverture, selon eux, des masters archives à d'autres cursus initiaux et notamment aux étudiants détenteurs de diplômes en droit.


  • Un autre thème important de l'étude portait sur les points forts et faibles des formations universitaires et des stages :
    • Points forts :

- L'acquisition et la pratique des 4C (collecte, classement, conservation, communication).
- L'apprentissage des normes et du cadre législatif des archives.
- La formation par des professionnels (notamment directement au sein des services d'archives).

    • Points faibles :

- Une majorité des sondés a pointé le manque de formation en records management, en archivage électronique et en gestion de projet (management d'équipe notamment).
- En outre, un souhait de formation en recherche d'emplois et en préparation aux concours de la fonction publique est nettement visible.


  • Par ailleurs, un autre sujet intéressant qui fut développé est celui du parcours professionnel à la suite de la formation :
- 73% des sondés, formés en université, ont trouvé un premier emploi dans les six premiers mois à la suite de leur diplôme.
- 60% des personnes possédaient, au moment de l'enquête, un emploi stable (fonctionnariat ou CDI).
- Les personnes possédant un poste fixe affirment qu'ils l'ont obtenu dans les trois premières années après l'obtention du diplôme.
- 56% des sondés travaillent dans des collectivités territoriales et EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale).
- 35% affirment que le réseau personnel/professionnel est le moyen de recherche considéré comme le plus efficace pour trouver un emploi.
- Le critère de recherche le plus souvent cité est la localisation du poste, au contraire du type d'employeur qui arrive en dernier.


  • Un dernier thème important est celui des conditions d'emploi :
- 85% des sondés affirment que la mission la plus fréquemment effectuée est le classement.
- Seuls 50% renseignent la valorisation, qui reste encore à développer dans les services d'archives.
- 50% affirment être encadrant d'une équipe (1 à 2 personnes le plus souvent).
- Le salaire moyen des personnes qui ont répondu à l'enquête est entre 1500 et 1830 euros net/mois.


Une des conclusions majeures de cette enquête est donc bien la volonté d'adaptation des formations universitaires aux réalités de l'emploi actuel et aux bouleversements que peut connaître le métier d'archiviste (nouvelles technologies, gestion de projet, management d'équipe, records management...).
De plus, un autre aspect majeur est l'importance pour les sondés de la proximité géographique. Le choix de leur formation, de leur stage et de leur emploi est toujours majoritairement conditionné à la localisation. Nous pouvons avancer les freins financiers, mais aussi les liens familiaux, amicaux et professionnels (universités, stages) pour expliquer ce phénomène.

Pour finir, cette journée fut aussi l'occasion pour les différentes associations membres du collectif A8 de se retrouver l'après-midi autour d'une tasse de thé ou de café réconfortante, afin d'échanger sur nos activités, nos pratiques et de réfléchir à des actions communes possibles.


Vincent Mohnen

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