Bien avant la découverte du cinéma, les images avaient déjà appris à défiler. Des visionnaires utilisèrent leurs connaissances scientifiques pour expérimenter sur les effets de la lumière ou les lois de l'espace afin de réaliser le rêve d'une image qui bouge ou se transforme de façon surprenante.
Archives départementales de la Somme - Documents isolés des Archives municipales de Cayeux-sur-Mer - Papier à en tête |
Louis Lumière, considéré comme le fondateur du cinéma en France grâce à son invention du cinématographe qui a écrasé tout autre appareil similaire, cité à l'époque comme « le plus perfectionné des appareils à projections animées couvrant 20m² » et permettant de « représenter des scènes de la vie réelle en grandeur naturelle ainsi que des tableaux animés atteignant un degré de netteté et de fixité qui ne fatigue pas la vue des spectateurs ». Louis et son frère, Auguste seront même décorés de l’ordre de St Anne de Russie par le tsar Nicolas II pour leur merveilleuse découverte.
Le répertoire de projections des débuts du cinéma est aux antipodes de nos productions contemporaines. En 1895 il n’y a ni effets spéciaux, ni cascadeurs, seulement des scènes de la vie réelle, de la prestidigitation ou encore des corps de ballet.
Cela n’empêchera pas Georges Meliès, réalisateur de films français et illusionniste d'ouvrir de nouvelles possibilités pour cette invention puisqu’il sera le premier, en 1897, a fonder une industrie sur la production et la vente de films alors que les priorités jusque là concernaient seulement la bonne marche d’appareils sur le marché.
En parallèle et pendant que les découvertes et innovations techniques permettent de modifier peu à peu les procédés de mise en scène, la masse croissante des spectateurs assure la rentabilité de films de plus en plus ambitieux et coûteux. Dans le même temps l’intégration progressive d’un public bourgeois, relativement cultivé, suscita des exigences de plus en plus grandes car encore muet autour de 1900, le cinéma est alors le « théâtre du pauvre » avec un public issue du prolétariat. Par la suite, la mise en place de salles dédiées aux projections a d’abord profité à une clientèle relativement aisée. Ce n’est que beaucoup plus tard que ces installations profitèrent au grand public populaire qui se contentait jusqu’alors que de projections foraines.
Plus tard au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’année 1919 a signé un changement de visage pour le cinéma français : le long-métrage remplace les projections « fourre-tout » et pouvant aller jusqu’à 8h de représentation. Durant les années 1930, le cinéma français s’épanouit encore d’avantage via de nouveaux apports étrangers : des cinéastes russes ou encore allemands exilés ou fuyants leur pays. Toutefois, une rupture nette mis fin à cette période faste, en effet seuls quelques films mineurs sont produits en parallèle des films nazis lors de la Seconde Guerre mondiale.
Il faudra attendre l’année 1950 et ses 117 films pour constater un grand retour du 7ème art sur le devant de la scène. Le cinéma se diversifie et les années 1960-1979 attestent d’un renouveau certain avec le label « Nouvelle vague » qui s’étend rapidement aux nombreuses productions un tant soit peu qualifiées d’anticonformistes. Enfin, les années 1980-2000 voient les réalisateurs se pencher davantage sur des œuvres intimistes et introspectives mais qui seront peu à peu reléguées au second plan face à la montée en puissance de la mécanique américaine, les films à très gros budgets et leurs effets spéciaux de plus en plus réalistes crevant l’écran.
C’est aussi durant ces décennies qu’est créé le festival du film d’Amiens à l’initiative d’un groupe de jeunes étudiants cinéphiles. Il s’agit maintenant d’une référence internationale en matière de programmation et comptant parmi les 5 plus grands festivals du film en France.
→ http://www.filmfestamiens.org/
Le saviez-vous ?
Les cris de brachiosaures dans le film Jurassic Park sont une combinaison de cris d’âne et de baleine.