Nous commençons notre première
série de publications en fêtant la journée mondiale de
l'alimentation ! Et pour illustrer cela nous vous présentons
une photographie sur plaque de verre datant du XIXe siècle : "La
fabrication du pain" provenant du fonds photographique de la
Société des Antiquaires de Picardie conservée aux Archives
départementales de la Somme.
Cote : 14FI49/36.
Auteur : le photographe Riquier.
Dimensions : 8 x 9 cm.
"Un artisanant plutôt ancien"
Ne nécessitant que peu d'ingrédients (farine et eau), le pain est
devenu depuis le Moyen-Âge principalement
un élément fondamental de l'alimentation occidentale.
La technique de fabrication du pain est aujourd'hui issue d'une
évolution s'étalant sur plusieurs siècles. Durant l'Antiquité,
les
égyptiens, les mésopotamiens ou encore les grecs ainsi
que
les
romains, mettent au point une bouillie de céréales humidifiées et
légèrement fermentées pour la pétrir et la cuir.
La Basse-Egypte est
à l'époque une importante région céréalière et sa
connaissance dans l'art
de création du pain est susceptible de remonter à au moins
5000 ans. Cet aliment a même un
intérêt pour le monde des morts puisqu'il était disposé dans les
sépultures en tant que nourriture pour les défunts dans l'au-delà.
Les grecs font quant à eux partis
des premiers à installer le four dans la vie quotidienne, mais à
cause des risques d'incendies, des fours publics gérés par des
fourniers sont rapidement mis en place. Le modèle se diffusera dans
d'autres pays.
Une activité boulangère professionnelle se développe tout de même
sur les marchés de l'époque, les artisans sont alors regroupés
sous forme de corporations ou de collèges réglementés sur
plusieurs aspects du métier dont l'apprentissage et la surveillance
des flux de marchandises.
Ce sont les conquêtes romaines qui apportèrent sur notre territoire
les premiers fours et les premiers moulins nécessaires à la
fabrication de pain. Qui plus est, ces derniers allaient même
jusqu'à faire
venir d'Athènes de nombreux artisans du pain tellement
leur renommée était grande.
Cependant, le pain est majoritairement resté au
Moyen-Âge, une "recette" issue des foyers. Chaque
ménage préparait sa pâte et la faisait cuir par un fournier qui
finit
par être partiellement détrôné par des commerçants
réalisant l'ensemble de la chaîne artisanale. En effet,
les corporations de talmeliers (nom
donné à cette époque) obtiennent le droit de
posséder leurs propres fours grâce à une ordonnance émise
par Philippe Le Bel en
1290.
Les deux métiers continuent d'exister conjointement, les fourniers
conservent de leur côté un droit de vente des pains laissés dans
leurs fours, et c'est de ces deux activités artisanales que la
profession de boulanger est née. Elle s'est normée de plus en plus
au cours des siècles et a diversifié au
fur et à mesure ses productions en incluant des
produits régionaux autres que les siens.
Aujourd'hui, l'hygiène est l'une des principales considérations en
matière d'alimentation. Les boulangeries n'y échappent pas : plus
de chiens dans les établissements. Le pain c'est bon, sans poils ou
puces, c'est meilleur.
Le saviez-vous
: Pourquoi une superstition populaire veut que poser le pain
du côté gonflé
porterait maheur ?
Au Moyen-Âge le
bourreau étant un homme occupé lors des jours d'exécution, il
n'avait pas forcément le temps d'aller chercher son propre pain aux
heures de productions journalières. Ainsi, le talmelier de l'époque
mettait un pain de côté pour le remettre plus tard au bourreau et
il le retournait pour attester de sa réservation. Dans un foyer,
cette pratique revenait alors à inviter le bourreau chez soit et
avec les déformations au fil du temps : un certain malheur,
de mauvais présages, voire une présence diabolique.
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