Depuis
longtemps la mendicité a été perçue comme un problème sociétaire récurrent. Entre l'Antiquité et
les temps modernes, de nombreuses lois, édits et ordonnances ont été mis en place pour faire
travailler les indigents qui constituaient une majeure partie des mendiants.
14Fi58 Arrestation d'un mendiant par deux gendarmes à cheval (1899) Fonds de la société des Antiquaires de Picardie Archives départementales de la Somme. |
Dans
cette perspective Napoléon Ier promulgue le 5 juillet 1808 un décret répressif
ordonnant l'installation de dépôts de mendicité dans l'ensemble de l'Empire.
Les mendiants, vagabonds et prostitués y sont enfermés et avec la loi des 16-26 février 1810, la
mendicité est considérée comme un délit par le code pénal.
Localement,
l'administration de la Somme tente, au XIXe siècle, de trouver des moyens pour
éteindre le fléau des mendiants. Dès 1844, un arrêté préfectoral interdit
l'acte de mendicité dans le département et prévoit l'arrestation puis
l'emprisonnement au dépôt de Montreuil-sous-Laon.
Il
est vrai que les bureaux de bienfaisance constituent le seul secours
d'assistance aux mendiants, il n'y en a cependant pas à Amiens. La ville ne
possède que des hospices d'accueil pour les vieillards indigents et les incurables.
Ainsi, en 1899, 39 500 affaires de vagabondage sont dénombrées.
Un autre problème sous-jacent évoqué durant ce siècle
est la fausse mendicité. Georges Berry, député
du 9e arrondissement de Paris, publie en 1897 un rapport de ses expériences
personnelles à ce sujet. Il y place les mendiants sans apprêt, différenciés de
trois autres catégories mensongères : les invalides regroupant les vrais
malades qui vivent de rentes et les faux invalides usant de simulations
corporelles ; les
« truqueurs » qui prétendent devoir enterrer un enfant ou encore
avoir besoin de vêtements pour une embauche ; et enfin les adeptes de la mendicité déguisée
(diseuses de bonne aventure, saltimbanques, vendeurs de rue ou encore loteries
truquées).
Le saviez-vous?
Le baron James de Rothschild s'est déguisé en mendiant pour servir de modèle à Eugène Delacroix. Un élève pauvre du peintre est rentré dans l'atelier et a pris le baron pour un nécessiteux. Il lui offrit une pièce de 40 sous. Conscient de la pauvreté de l'élève, Rothschild le convia à sa banque pour lui offrir 10 000 Francs afin qu'il puisse finir ses études de peinture.
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