Les ours, bruns ou
blancs, sont d’impressionnantes icônes populaires et compensent leur
aspect pacifique par un instinct de prédateur orné de griffes et de
crocs de grandes tailles. Ils bénéficient en outre d'un capital de
sympathie à peine entamé par les quelques terribles accidents
mortels dont ils sont responsables depuis le XIX siècle.
Photographie de la société des antiquaires de Picardie, Le montreur d'ours - 14Fi70/54 ; N CH 699 - Plaque de verre, négatif noir & blanc - 9 x 12 cm |
Autrefois abondant en
Europe, l'ours se prête plutôt bien aux exercices que lui
inculquent, souvent dans la douleur, ses premiers maîtres.
En effet, pendant
longtemps la meilleure manière d'apprendre à danser à un ours
s'est bornée à le placer sur une plaque de métal chauffée par le
dessous. Ainsi pour tenter d'éviter les brûlures, l'animal se
dresse naturellement sur ses pattes postérieures et esquisse, du
point de vue du dresseur, ce qui ressemble à une danse. Il ne faut
pas très longtemps pour que la malheureuse bête assimile le lien
entre musique, chaleur et douleur.
De plus, les facultés
d'apprentissage de la douce créature, sa bonhomie, son allure
touchante et pataude, ont largement contribué à effacer sa
sauvagerie auprès du public et bien peu de spectateurs
l'assimilaient, au bout du compte, à un fauve.
Par ailleurs, les
chevaux, les ours, les singes et, dans une moindre mesure, les
chiens, ont été longtemps les partenaires traditionnels des
tziganes. Peu exigeants, faciles à entretenir, résistants aux
conditions les plus rudes, ces animaux sont devenus emblématiques du
voyage et la plupart des gravures qui illustrent l'existence de ces
compagnies errantes montrent l'une ou l'autre de ces bêtes devenues
à leur tour, au même titre que la musique et la bonne aventure, des
symboles précieux du peuple tzigane. Il est resté un efficace
partenaire pour les circassiens et les forains qui semblent avoir
pris le relais des tziganes à la fin du XIX siècle.
Le saviez-vous?
Le poil de l'ours blanc
n'est pas blanc mais translucide. C'est la réflexion de la lumière
qui donne la couleur blanche à son pelage. Sa peau est quant à elle
noire afin d'absorber au mieux la lumière pour conserver au maximum
la chaleur solaire, mais ne se voit pas sous son épaisse fourrure.